Les troubles neuro-végétatif de la ménopause jouissent d’une célébrité exagérée et regrettable.
Spectaculaires, caractéristiques, mais de loin les plus inoffensifs, ils tiennent abusivement le plan, masquant bien d’autres phénomènes moins bruyants et beaucoup plus dangereux, et accaparent l’attention et la thérapeutique au point d’en avoir été longtemps, bien à tort, la seule justification et la limitation chronologique.
Alors qu’ils apparaissent tardivement par rapport aux grandes involutions profondes et cessent précocement par rapport aux pathologies de privation.
Ils n’en restent pas moins pénibles, parfois profondément insupportables, au point de détruire tout l’équilibre général.
S’ils ne sont guère pathologiques en eux-mêmes, ils signent bien l’importance du désordre hypothalamo-hypophysaire et auraient dû, depuis longtemps, altérer sur les conséquences de ce désordre :
- au niveau supérieur
- ou à la périphérie où ils provoquent les désordres vasculaires métabolique et trophiques parfois considérables et souvent irréversible
Bouffées de chaleur
Les bouffée de chaleur méritent un chapitre à part. Signe classique de la ménopause, le plus connu, le plus communément admis, elles sont aussi variables dans leur mode d’apparition ou de manifestation que dans leur degré d’intensité ou leur durée d’existence.
Disons tout de suite que, comme les nausées de grossesse les bouffées de chaleur ne sont pas absolument constantes :
- de 5 à 9 % des femmes n’en ont jamais eues, même sans aucun traitement
- d’autres n’ont que vagues sensations isolées, durant quelque temps, ou simplement des variations thermiques inhabituelles sans caractère marqué
- ou bien encore, des bouffées de chaleur apparues franchement, disparaissent après seulement quelques mois
- mais, pour plus de 70 % des femmes, les bouffées de chaleur sont la règle, impossibles à ignorer, impossible à dissimuler, malaises parfois intense, répétés, dont la fréquence et l’ampleur peuvent avoir de grosses répercussions physiques, psychologiques, et même sociales
Universellement reconnues, leur importance, leur intensité atteignent parfois un tel degré que, bien que typiquement neuro-végétative et ne traduisent, apparemment, aucune pathologie, elles ont été, de tout temps, l’une des préoccupations majeures des thérapeutiques.
Souvent même, considérées comme le signe le plus officiel de la ménopause, elles ont été abusivement retenues comme sa définition même.
Il leur arrive de survenir, dès la pré-ménopause, avant même les premiers troubles de règles : hyperthermies, congestions légères, ou salves caractéristiques, mais à dominante pré-menstruelle, et qui disparaissent avec l’arrivée des règles.
Parfois brusquement et spectaculairement dans les jours qui suivent le premier manque menstruel.
Mais contrairement à ce que l’on croit, dans la plupart des cas, elles ne précèdent pas, et, parfois, n’accompagnent même pas l’arrêt des règles.
La grande majorité des femmes ne les signalent que quelques moins, parfois un ou deux ans, après l’arrêt des règles.
Et, il n’est pas rare que la période de plus grande intensité se situe plutôt autour de 2 à 5 ans après, qu’au moment même envahit en nappe le décolleté, le cou et tout le visage, jusqu’au front. Les yeux même se congestionnent et prennent un aspect larmoyant.
La crise sudorale
La crise sudorale est intense. Et quelques secondes elle recouvre le visage de gouttelettes, inonde le cuir chevelu au point de tremper les racines des cheveux et de défaire en un instant une coiffure. Elle mouille complètement les vêtements dans des zones inhabituelles chez la femme.
Le cou, le visage, le front, le pourtour des lèvres, se congestionnent et ruissellent. Au niveau du corps, ce ne sont plus seulement les aisselles et les mains, mais aussi :
- la poitrine
- le dos
- la taille
- l’aine
- les cuisses
Les creux des genoux, les mollets, les pieds sont atteints, même chez des femmes qui n’ont jamais transpiré de leur vie, et surtout de ces zones-là.