Vu l’essentiel du prolapsus, le système de fixation de l’utérus est aussi un sujet intéressant. Un ensemble de fixations complexes qui assure l’arrimage de l’ensemble, la fixation et l’orientation des organes :
Fixation de l’utérus
- des prolongations musculaires unissent le vagin à la vessie vers l’avant et au rectum vers l’arrière
- des faisceaux de fibres s’élèvent vers les vertèbres lombaires pour fixer le col en arrière et en haut, assurant l’extension et l’obliquité du vagin. D’autres limitent sur les côtés les déplacements latéraux
- à l’avant, d’autres fibres assurent la contrariété des axes en tirant le dôme utérin vers l’avant
Ce système complexe et astucieux est malheureusement soumis à très rude épreuve au cours des maternités. Certaines fibres sont relâchées, d’autres terriblement distendues.
Le poids du fœtus accuse vers l’avant une bascule du bassin déjà fréquente chez trop de femmes dès la puberté.
L’horizontalisation de sacrum caractéristique de cette posture relâche la fixation en haut et en arrière, accentuant la poussée, en avant et en bas, des organes abdominaux.
Chez une femme à posture verticale, la posture de l’utérus et partant du fœtus, accentue la poussée directe de la tête fœtale et se traduit par une dilatation du col efficace et rapide.
Dans les bassins basculés en avant, la dilatation du col, moins franchement sollicitée, est plus longue à réaliser, avec tous les phénomènes de concentration ou d’œdème qui caractérisent un travail prolongé et le ralentissement encore davantage.
La poussée se fait longtemps et inutilement sur des ligaments suspenseurs qui n’en peuvent mais… et se remettent difficilement de cette distension forcée et prolongée.
Dégâts possibles
A l’occasion d’accouchements laborieux, de manœuvres obstétricales d’urgence, brutales ou maladroites, de nombreux dégâts sont possibles :
- déchirure vulvaire mal recousue, qui ouvre la vulve en bas et en arrière, annulant l’obliquité du vagin
- délabrement du périnée ; relâche, distendu, il ne joue plus son rôle de hamac sustenteur ; rétracté, rétréci par une cicatrice fibreuse, il attire fortement la vulve vers l’arrière en verticalisant le vagin
- arrachement ou désinsertion partielle des releveurs de l’anus
- étirement ou dilacération de la musculature vaginale et des ligaments supérieurs de fixation et d’orientation
Après les maternités, et au fur et à mesure que l’âge avance, la sédentarité, une atonie croissante aggravent progressivement le défaut de posture, les défauts de contension et de suspension physiologique et les séquelles éventuelles de délabrement.
A tout cela, la ménopause d’une femme va ajouter deux actions défavorables.
L’atrophie de la tonicité musculaire, particulièrement sensible sur la musculature lisse qui n’a pas de moyens de récupération, détend et affaiblit considérablement tous les ligaments suspenseurs.
Tout se relâche à la fois, la fermeté des enveloppes et des systèmes de suspension, la position des oranges dans le bassin, leurs position respectives, et leur propre tonicité ; ainsi, plus rien n’assure une sangle abdominale, une suspension ligamentaire ou un plancher périnéal suffisant.
Suivant l’organe le plus touché, le prolapsus prend des caractères différents. Mais souvent tous sont concernés ensemble, à plus ou moins longue échéance.
La vessie
La vessie descend souvent la première. Elle glisse le long de la paroi antérieure du vagin qu’elle fait bomber. C’est la cystocèle.
En arrière, un étalement du rectum, la rectocèle, peut descendre très bas dans le périnée et renfle la paroi postérieure du vagin. Parfois, c’est tout un paquet intestinal qui descend entre vagin et rectum.
A la partie centrale, le col utérin s’abaisse et retourne peu à peu le vagin comme un doigt de gant.