Il est intéressant de relever les résultats de sondages faits à ce sujet, auprès des femmes jeunes, pour distinguer les mythes de la ménopause, de l’information, leurs proportions et leurs rapports.
Dans toutes les enquêtes, on est frappé par la méconnaissance de la variété, de l’étendue des troubles dont la ménopause peut être responsable. Certains lui sont classiquement associés.
De façon compréhensible, on trouve au premier rang les plus visibles et ceux d’entre eux qui concernent les rapports avec l’entourage des femmes ménopausées qu’elles ont eu l’occasion de connaître coup de vieux, bouffées de chaleur, irritabilité, nervosité sont toujours les mieux décrits.
A l’opposé, dépression, angoisse, fatigue, paresthésies sont très inégalement soupçonnées ou rattachées à d’autres causes.
Disons tout de suite qu’il est aussi rare de voir rattacher à la ménopause des troubles indépendants de son influence, que fréquent d’en voir séparer d’autres, indéniables, dépendants, et dont la relation avec elle est pourtant méconnue.
Dégradations physiques
70 à 90 % des jeunes femmes placent au premier rang les dégradations physiques :
- soit parce qu’elles impliquent pour elles une déchéance, la perte de leur intégrité esthétique, peut-être de leur intégrité fonctionnelle
- soit à cause de la relégation sexuelle qui semble en découler, et qui est toujours majorée par les femmes jeunes
- soit parce qu’elles leur attribuent un caractère inévitable et inguérissable
Dégradations psychologiques
Au deuxième rang, la peur de dégradations psychologiques est significative de leur évidence et de la sous-estimation technique dont ils sont l’objet. Mais, si presque deux femmes sur trois sont convaincues de leur existence, seules 50 à 60 % des femmes jeunes les craignent véritablement, moins en tout cas que les troubles physiques.
Peut-être imaginent-elle qu’ils seront plus faciles à dominer ? Peut-être aussi ne savent-elles pas toujours leur vraie définition et ont-elles attribué à des modifications qu’elles ont pu observer chez des femmes ménopausées ?
Près d’un quart de jeunes femmes pensent que leur vie n’aura plus de sens et perdra tout intérêt à partie de la ménopause.
C’est assez triste lorsqu’on pense qu’elles font cette déclaration à propos de la moitié de leur vie d’adulte. Et on classerait sans plus cette opinion parmi toutes celles de la jeunesse sur plus tard, si, malheureusement, tant de femmes ménopausées ne parlaient trop souvent de même.
Bien sûr, ces diverses opinions varient suivant la profession, et à l’intérieur de la profession, suivant le degré de qualification : plus une femme est professionnelle, moins le valeur et l’intérêt de son existence lui paraissent susceptibles d’être remis en cause par une transformation biologique.
De la même façon, le degré d’instruction et la situation économique jouent également en faveur de la confiance en une continuité d’intérêt.
Enfin, en contradictoire formelle avec l’opinion générale, il n’y a que de très rares craintes vis-à-vis de la perte de fécondité. Bien au contraire. 70 à 80 % des femmes espèrent vivement la disparition de la fécondité, et de la grossesse involontaire qui l’accompagne.
Presque toutes imaginent avoir alors, enfin, une vie sexuelle libérée de soucis, donc plus heureuse.
Souhaiter aussi ardemment une évolution, dans le même temps si profondément redoutée, mesure bien le niveau de hantise de grossesse et à quel point il peut avoir gâché la moitié de la vie des femmes.
Et si l’on peut trouver injuste qu’une moitié de la vie sexuelle soit gâchée par la peur, l’autre par la relégation, il n’en reste pas moins dans le monde moderne qu’avec la disparition progressive des grossesses non désirées, dans les années à venir, l’un des derniers facteurs acceptables de la ménopause aura disparu.