Les hormones sexuelles, mâles ou femelles, jouent un rôle considérables dans la constitution et la richesse du tissu osseux.
Elles stimulent la formation et le développement des travées protéïques de soutien, le nombre et l’activité des ostéoblastes, cellules chargées de fixer le calcium et le phosphore sur ces travées protéiques, l’absorption du calcium et de la vitamine D. A l’opposé, elles contribuent à freiner le phénomène de destruction osseuse, l’ostéolyse.
Ce rôle des hormones sexuelles est souligné par les différences caractéristiques qui existent entre homme et femme.
Sommaire
Les hormones femelles
Alors que les hormones femelles subissent une extinction brutale et définitive à la ménopause féminine, les hormones mâles ne diminuent que très lentement, très progressivement, suivant une courbe régulière dont le niveau est encore élevé, même à 70 ans.
Or, les différences d’involution osseuse sont strictement parallèles à ces deux involutions :
La masse osseuse
La masse osseuse est à son niveau maximum vers 19 ans. C’est le même pour les deux sexes. Elle diminue ensuite régulièrement avec l’âge.
Mais, chez la femme, elle accuse à partir de la ménopause un fléchissement accéléré, qui la situe à 60 ans à des niveaux bien plus bas que ceux d’un homme de plus de 70 ans.
L’épaisseur de la courbe osseuse diminue chez la femme aussitôt après la ménopause, alors que chez l’homme, cet amincissement est trois fois moindre, ne survient que 10 à 15 ans plus tard, et évolue beaucoup plus lentement.
Comparativement, l’ostéoporose frappe moitié moins d’hommes que de femmes, 15 à 20 ans plus tard, et — contrairement à l’altération féminine, précoce et brutale —de façon lentement progressive, parallèle à la lenteur de l’involution hormonale masculine.
La fréquence et la gravité d’ostéoporose précoces et particulièrement graves chez des femmes castrées jeunes confirme le rôle déterminant de la privation hormonale sur la dégradation osseuse.
La responsabilité de la ménopause dans l’ostéoporose
La ménopause a donc une très lourde responsabilité dans cette dégradation du système osseux féminin : elle est responsable :
- par sa précocité, d’une apparition également précoce de l’ostéoporose
- par sa brutalité et la variété des troubles métaboliques et trophiques qu’elle engendre, d’une généralisation impressionnante de l’affection
1 femme sur 4 est atteinte d’ostéoporose à 60 ans
presque 2 sur 3 à 70 ans, et parmi celles-ci presque la moitié très gravement.
Etant donné l’action particulière des hormones sexuelles sur l’œstrogène, l’effet de privation hormonale se fait surtout sentir sur le premier stade de la constitution osseuse : les travées de support protéiques se dégradent et se raréfient et, avec elles, les ostéoblastes.
Quelles que soit la richesse de l’apport alimentaire, ou la perfection du mécanisme, la fixation minérale, faute de support, est de plus en plus réduite.
Tissu calcifiable
Or, tandis que la construction osseuse devient de plus en plus faible, la destruction non seulement ne diminue pas le moins du monde, mais au contraire, assez souvent, s’accélère, l’hormone parathyroïdienne qui la stimule reflétant une partie de l’excitation hypothalamo-hypophisaire.
L’équilibre est rompu à la source. Il se fabrique de moins en moins de tissu calcifiable, il s’en détruit autant ou davantage.
La différence entre une colonne vertébrale jeune et une colonne ostéoporose est évidente, même à l’œil nu. La première a un aspect lisse, poli, uniforme ; la colonne âgée est au contraire poreuse, se délite sous les doigts.
On comprend tout de suite que les vertèbres se tassent ou se fracturent avec une facilité anormale.