Raisons anatomiques et psychologiques du cancer du sein

Presque tous les récits sont ceux d’une découverte de hasard. Mais comment s’en étonner ?

Raisons anatomiques

La plupart des femmes ont une texture mammaire assez irrégulière, avec des condensations ou de petites tumeurs bénignes. Et puis, au stade essentiel pour le dépistage et la chance de guérison, une tumeur mammaire attire peu l’attention.

Pour déceler un grain, une boule, une induration ou une condensation quelconque d’environ 1 cm, il faut palper le sein en profondeur, centimètre par centimètre, en le pressant entre deux doigts ou en l’aplatissant contre les côtes.

Ce n’est pas un geste machinal. Il est parfaitement inhabituel pour une femme de malmener ses seins, non seulement parce que ce n’est ni commode, ni agréable, mais parce qu’elle craint instinctivement, en les froissant, des les distendre. Pratiquement, aucune ne fait ce geste, si elle n’a pas été entraînée à le faire.

De ce fait, soit par confusion au début avec d’autres petites condensations familières, soit parce que la femme est tout bonnement ignorante de sa présence, ne l’ayant ni perçue, ni recherchée, une tumeur peut atteindre un développement dangereux, sans être découverte, sauf si une douleur légère, un tiraillement occasionnel attirent la main dans la région atteinte.

Ces raisons évidentes de découverte trop tardive font mieux comprendre la nécessité absolue d’un depistage systématique.

Dépistage systématique

Dépistage systématique

Raisons psychologiques

Irrationnelle, viscérale, la peur du cancer domine notre époque et celle du cancer du sein que toute autre, au point d’ignorer dans un refus aveugle et obstiné les progrès accomplis et les notions acquises qui permettent de combattre et de négocier la menace.

Je ne veux pas savoir… Je ne veux même pas en parler… Si j’entends parler d’irradiation (?) on devient folle… On n’ira sûrement pas à cette consultation, supposez qu’ils trouvent quelque chose !… On a une amie qui a été opérée, donc ne parle jamais de dépistage !…

Cet obscurantisme désespéré est aussi navrant par intensité d’angoisses inutiles qu’il laisse entrevoir que par l’absurde énormité des risques qu’il fait prendre et l’étendue de l’ignorance qu’il révèle.

Les patientes se font une idée beaucoup trop tragique de ce que peut être un cancer… et une idée beaucoup trop légère des mesures à prendre, préventives ou thérapeutiques, pour s’en défendre.

Elles n’ont pas assez peur… et bien trop peur en même temps.

  • pas assez peur, mais à contretemps et de ce qui devrait sécuriser, au lieu d’effrayer : les investigations, dont aucune n’est seulement désagréable, le diagnostic un sauvetage, la thérapeutique qui est bien plus nuancée et efficace su’on imagine
    • en raison de l’urgence, la peur d’être ridicule peut avoir des conséquences irréparables. Ne haussez pas les épaules ! N’aïve, réelle ou dissimulant un arrière-plan complexe de fuite ou d’autodestruction, la crainte de paraître alarmiste ou cancérophobe a conduit bien des femmes à une mort, pourtant largement évitable
    • la peur de l’ablation totale du sein est la cause majeure de presque tous les retards de consultation. Les femmes sont persuadées qu’un diagnostic cancéreux s’assorti irrévocablement d’une décision opératoire mutilante, inacceptable et humiliante et, pire encore fatale à brève ou à longue échéance

Mais la fréquence des grandes interventions, comme la fatalité de l’évolution, témoignent seulement d’une mise en train thérapeutique trop tardive, sur de lésions déjà très étendues, invasives ou dont les métastases déjà silencieusement ébauchées éclatent à leur tour après guérison de la tumeur initiale.

Thérapeutique

Thérapeutique

Elles donnent donc une image faussement pessimiste des modes et des possibilités réelles de la thérapeutique.

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