La muqueuse qui tapisse la paroi interne de l’utérus, prend souvent, au début de la ménopause, des aspects complexes, parfois contradictoires.
La muqueuse utérine est le tissu génital le plus étroitement et intensément hormono-dépendant. Hypersensible aux hormones ovariennes, elle est soumise, de la puberté à la ménopause, à des variations constantes.
A l’examen histologique, la muqueuse apparaît donc très caractéristiquement différente suivant la période du cycle.
Désordre hormonal
A l’approche de la ménopause, elle commence à présenter des perturbations très diverses d’une femme à l’autre, suivant le type de désordre hormonal :
- un aspect prolifératif, parfois même hyperprolifératif au stade où :
Proliférations d’autant plus accusées que le contraste entre la progestérone défaillante et l’œstrogène persistant est lui-même accusé.
Cet effet, apparemment paradoxal, trompe facilement. Il a faire croire longtemps à une hyperœstrogénie pré-ménopausique, sorte de chant du cygne de l’ovaire près de s’éteindre.
Seule, la comparaison entre frottis et dosages hormonaux permet de remettre les choses à leur juste place et de ne pas faire d’erreurs diagnostiques, et par suite, thérapeutiques.
- un aspect pauvre, atrophique, avec diminution et raréfaction des tubes glandulaires, amincissement des couches cellulaires, érosion des cellules superficielles
Evolution classique
Tous les degrés entre ces deux états sont possibles et le passage du premier au deuxième est une évolution classique.
- plus tard, en post-ménopause de la femme, en principe tout tend vers l’atrophie. La prolifération devient insuffisante pour desquamer. Il n’y a plus de règles. Mais il se produit toujours, suivant le degré et le caractère, rythmé ou non, de la sécrétion œstrogénique persistance, des petites poussées proliférations qui, de temps en temps, nécrosent plus ou moins par endroits, sans parvenir à la desquamation totale nette et franche des règles
Ce milieu, mi-prolifératif, mi-nécrosé, n’est pas très sain. Susceptible de favoriser des complications prolifératives bénignes ou malignes, il peut aussi être le siège d’hémorragies considérables.
- mais, parfois, pour une raison quelconque : sécrétion anormale ou thérapeutique maladroite, la muqueuse est soumise à un effet prolifératif prolongé continu. On peut alors arriver à une véritable maladie fonctionnelle hyper-proliférative : l’hyperplasie glandulo-kystique, génératrice d’hémorragies cataclysmiques
La diversité des modes et des effets de l’involution interne montre la nécessité absolue d’un diagnostic méthodique où la comparaison entre les chiffres hormonaux et l’examen histologique de frottis peuvent, seuls, permettre d’analyser chaque cas, chaque tendance et chaque stade.
Elle montre aussi combien en présence d’anomalie, il ne faut pas se contenter de frottis, mais faire examiner des lambeaux de la muqueuse utérine elle-même, ramenée soit par ponction biopsique, ou mieux encore par curetage biopsique.
Un petit placard prolifératif accroché à un bouquet d’artérioles, et incapable de desquamer, peut, sur un fond de muqueuse atrophique, échapper à la ponction et prolonger des hémorragies inexplicables.
Tardivement dans la post-ménopause, la biopsie de la muqueuse utérine ramène, à grand-peine, quelques débris cellulaires, où la couche basale persiste seule, et dont tous les éléments glandulaires ont disparu.
Mais parfois la surface sclérosée se fissure, provoquant de petites craquelures hémorragiques. Les fibromyomes ne subissent plus de poussées évolutives, mais au contraire, le plus souvent, se réduisent.
Ainsi donc :
- hyperproliférative
- mi-proliférative, mi-nécrotique
- ou tout à fait atrophique
quel que soient son aspect et son degré, l’involution génitale ou utérine est toujours défavorables et toujours susceptible de conduire à des complications tumorales, hémorragiques ou atrophiques.