La notion de ménopause cause une grande surprise à tel point qu’elle suscite l’attention de tous surtout les femmes.
Sommaire
Aspect médical
Ainsi définie, l’étude de la ménopause revêt trois aspects principaux :
- c’est un problème de première importance
- c’est un problème gynécologique, exclusivement féminin
- c’est un problème gérontologique : elle joue sur les pathologies de sénescence un rôle précoce et autan, sinon plus important, que le vieillissement proprement dit
L’exercice de la médecine a, au fil des années, une influence considérable sur l’évolution de la pensée.
La confrontation quotidienne avec des problèmes, bien plus multipliés que dans une expérience individuelle, fait rapidement un sort aux vues trop subjectives et, petit à petit, prend complètement le pas sur le modeste capital d’expériences personnelles.
Un contradicteur isolé peut ne pas convaincre par le mauvais choix, la pauvreté de ses arguments, le peu de crédit que sa personnalité leur confère, ou, tout simplement, une disposition instinctivement hostile à ses propos ou à sa personne.
Mais quelles opinions, quelles convictions , même les plus profondes, peuvent résister à 5, 20, 50 cas d’observations contraires ?
Comme, sans doute, beaucoup de médecines, j’ai cru longtemps que les règles sans histoires, les grossesses joyeuses et sans malaises ; les ménopauses calmes et sans perturbations étaient, en grande partie, affaire d’éducation, de volonté, d’équilibre, de simplicité et de domination de soi.
Dans certains cas, un peu tangents, un petit effort de surpassement devait pouvoir régler le problème.
La pratique quotidienne nous apprend que c’est un peu vrai, que l’attitude psychologique joue un certain rôle… et que des troubles réels, objectifs, des accidents évidents, indéniables, se produisent constamment, échappant totalement à tout contrôle… et à l’optimisme le plus déterminé !
La ménopause ne devrait être qu’une étape chronologique, sans manifestations pathologiques particulières, dans le cours d’un vieillissement général progressif, dont les premiers phénomènes lui sont d’ailleurs antérieurs.
Or, très souvent, dans un nombre important de cas, qui varie suivant les auteurs, mais que l’on peut estimer entre 72 et 75 %, on assiste à un véritable syndrome pathologique.
Les trois quarts des femmes en ménopause vivent, de 5 à 10 ans ou davantage, dans un état second, plus ou moins gravement pathologique.
Or il y a environ, au même moment, dans le monde, 315 millions de femmes en ménopause.
Peut-on nier qu’il s’agisse d’un problème médical majeur ?
Limites
Il est bien évident que dans certains domaines, il y a des limites à ce qu’un sexe peut comprendre de l’autre.
De même qu’une femme ne pourra, jamais tout à fait, concevoir les impulsions, réactions et sensations d’un homme, bien plus encore, un homme ne peut, aussi attentif, aussi objectif soit-il, imaginer et admettre, entièrement, les problèmes liés à la physiologie féminine.
Les sensations, les malaises et les modifications de l’humeur, cycliques, apparemment inexplicables, qui caractérisent cette physiologie, le déconcertent parce qu’il n’en éprouve de semblables que dans des circonstances clairement définies et logiquement motivées.
Le fait que les femmes y soient soumises, sans raisons apparentes, lui apparaît toujours un peu comme une manifestation de ce qu’il appelle significativement la bizarrerie féminine.
Tout ce qui peut arriver à la ménopause, une fille de vingt ans est capable, par comparaison avec sa puberté, de s’en faire une idée valable car, en fin de compte, tous les phénomènes que peuvent provoquer les hormones féminines se ressemblent du début à la fin de la vie.
Mais que peut savoir ou imaginer un homme, de l’ensemble des sensations et des problèmes que causent par exemple des règles hémorragiques ou irrégulières ?
Que peut-il comprendre, et croire, des vapeurs, des lipothymies, du vague à l’âme ou de l’énervement, des faims, des gonflements, de la fatigue, l’apathie ou l’aboulie cyclique, sans aucune cause extérieure objective ? Et que tout cala soit le plus souvent insurmontable et, de toute façon, déprimant ?
Les femmes en sont profondément conscientes et recherchent instinctivement dans ce domaine, un médecin femme qui comprendra mieux…, parce que les problèmes soulevés sont comparables ou imaginables, même que les catégories d’âge différentes.
La précision, la richesse de leur description — lorsqu’elles ne craignent plus d’être taxées de sensitives ou d’imaginatives — permettent alors de vérifier la rigoureuse identité ; la fréquence, la constance de certains phénomènes.
Aussi ne faut-il pas s’étonner du rôle qu’ont joué ces dernières années dans l’étude de la ménopause quelques grandes spécialistes qui ont fortement contribué à lui donner enfin ses vraies couleurs.
Mais la ménopause, c’est bien autre chose qu’une simple étape, facile ou difficile, de la vie gynécologique féminine.
Comme la puberté, dont la réussite ou les imperfections vont déterminer l’équilibre morphologique et physiologique de la vie adulte et de la fonction maternelle, mais plus encore, par perte avec l’âge, des facultés d’adaptation ou de compensation de la jeunesse, la ménopause va peser lourdement, parfois irrémédiablement sur les trente ans suivants.