A partir de la ménopause, les sein subit des modifications plus typiquement morphologiques que fonctionnelles.
La poitrine
La poitrine perd avec l’âge la densité élastique particulière que lui donnaient les lobules glandulaires. Mais cette involution, si elle se présente alors, est, nous l’avons vu, souvent bien plus précoce lorsque s’installe la ménopause.
Pourtant, s’il existe parfois dès la première maternité des dégâts considérables, certaines poitrines, même après plusieurs allaitements, gardent longtemps, à quelques nuances près, une forme et une fermeté qui trahissent fort peu le remplacement progressif du tissu glandulaire par du tissu graisseux.
Mais à la ménopause plus aucune n’échappe à des modifications physiques brutales. Et cette fois par la faute des modifications tissulaires générales.
Le sein engraisse et s’alourdit, ou se vide et s’aplatit par dégénérescence graisseuse.
Il perd la netteté de sa forme générale et de ses limites et s’étale, distendu, comme si une enveloppe sous-cutanée avait plus ou moins lâché.
L’aréole et le mamelon
L’aréole et le mamelon ne bombent plus, mais, au contraire, s’aplatissent ou s’enfoncent dans la légère dépression causée par la fonte plus que graisseux rétro-aréolaire. Et ce petit détail suffit, souvent plus que des modifications d’ensemble, à gâcher une poitrine.
Enfin, surtout — et c’est presque toujours ce qui frappe le plus la femme — l’involution tégumentaire est, à ce niveau, particulièrement évidente.
L’amincissement de la couche cutanée, la fonte du tissu cellulaire sous-jacent le relâchement ou la disparition des fibres musculaires qui le parsèment, et qui assurent, en grande partie, l’élasticité et la tenue du sein, ses traduisent par un relâchement manifeste de l’enveloppe, comme de son contenu.
Chez quelques rares privilégiées, l’involution fibreuse, à condition de n’être pas assortie de maigreur, conserve une suspension presque aussi parfaite que dans la jeunesse, mais qui peut être altérée par un aplatissement , une rétraction inesthétique ou une consistance dure, noyautée.
Chez certaines, peu ou trop pourvues, les modifications peuvent être rapidement désastreuses.
Chez d’autres, le volume graisseux, s’il n’est pas trop important et victime d’affaissement, peut faire encore illusion très longtemps.
Mais, dans tous les cas, les différences de consistance, d’enveloppe et de bombé aréolaire, sont toujours perceptibles et ne se laissent pas oublier, même au simple contact.
Les modifications mammaires
Les glandes mammaires subissent des modifications. De plus, les modifications mammaires, et particulièrement les distensions se produisent toujours par à-coups.
La poitrine fond, s’alourdit, se vide ou décroche de un à plusieurs centimètres en deux ou trois mois, ce qui frappe péniblement la femme, qui est beaucoup plus consciente de cette altération brutale que du remaniement et du remodèlement progressif compensateur, beaucoup plus lent, qui se produit et redonne, à l’étage au-dessous, une jolie forme, stabilisée parfois pour quelques années.
Les femmes se montrent plus profondément touchées par ces dégâts mammaires brutaux que ne pourraient le laisser croire leurs déclarations sur l’importance des seins apparente contradiction et pourquoi l’intégrité de leur poitrine les touche apparemment plus profondément à leurs propres yeux qu’à ceux des autres. Il semble qu’il y ait à cela plusieurs raisons.
Les seins sont à portée immédiate des mains et des yeux. Maillots de bain, pulls, blouses, les soulignent inexorablement. Ils ne se laissent donc pas oublier.
Aune époque de grande vulnérabilité sur le plan séduction, le symbolisme érotique extrême que leur accorde la société, augmente considérablement le sentiment de déchéance que provoque leur altération.
Leur variation dès la puberté, leur intégrité mise en danger à chaque grossesse, à chaque fluctuation de poids ou d’hormones, et, pour certaines femmes, modifiée chaque mois suivant le moment du cycle, cristallisent depuis la jeunesse d’attention et les craintes des femmes sur ce point.
Enfin, la conscience des jeunes filles quand elle ne manque pas totalement.
L’absence d’occasion de comparaisons féminines ou d’appréciations masculines suffisamment nombreuses pour se situer par rapport aux autres femmes, semble la cause de ce phénomène, constant jusqu’à ces dernières années, et plus fréquent encore qu’on ne pourrait le supposer.
De ce fait, la plupart des femmes ne prennent conscience de leur beauté qu’au moment des premières atteintes sérieuses.
Objet de surveillance inquiète depuis l’extrême jeunesse, conditionnés à un symbolisme trop important et des modèles trop exclusifs, les seins sont en somme très souvent l’élément de beauté dont les femmes, les plus comblées par la nature, sont sûres le plus tard… et le moins longtemps !
Heureusement, qu’après des années d’inefficacité thérapeutique relative, la thérapeutique hormonale de la ménopause a fait découvrir, justement dans ce domaine apparemment si exposé, les possibilités les plus inattendues et les plus satisfaisantes.