La sexualité, à la ménopause, occupe une place à part. Et pourtant troubles physiques, physiologiques ou psychologiques, tous la concernent et l’influencent.
La vie sexuelle
Directement dépendante de la richesse hormonales et plus particulièrement de la trophicité tissulaire des zones érotiques, elle est donc parmi les premières fonctions altérées à la ménopause, et la plus inéluctablement dégradée à longue échéance.
Mais la conviction confuse et généralisée d’une sorte d’asexuation de la femme à cet âge fait gravement sous-estimer le problème. Or c’est une opinion tout à fait gratuite.
A toutes les époques, même les plus rigides, apparaissent des traces d’une prolongation tardive de la vie sexuelle.
Tout au long de l’histoire de la médecine, cette sexualité tardive est mentionnée comme un phénomène normal, lorsqu’il n’y a pas d’atteinte génitale pathologique.
J. Astruc, médecin du roi Louis XV, et bien d’autres, jusqu’au docteur C. Mosher dans une étonnante étude sur la sexualité féminine, faite à la fin d’un XIXe siècle accablé de puritanisme en parlent clairement.
L’activité sexuelle de la femme
Plus près de nous, les études plus rigoureusement scientifiques de pionniers comme Kinsey ont largement prouvé le maintien d’activité sexuelle de la femme, à un niveau à peu près constant, jusqu’à un âge avancé.
Auto ou hétérosexuelle, conjugale ou non, cette activité diminue très légèrement après 40 ans et ne s’abaisse vraiment qu’après 60 ans.
Or, les échantillons de femmes permettent cette évaluation sont très réduits.
Peu nombreuses sont celles qui ont à la fois une sexualité préservée et un partenaire valable.
Pour la plupart, l’exercice de la sexualité diminue en dehors de tout problème personnel, parce qu’elles n’ont plus de partenaire : soit par défaillance d’un mari, souvent plus âgé, soit parce que le contexte et les habitudes sociales restreignent aussi bien les occasions de fréquentation que leur libre exercice volontiers, traité de scandaleux.
Il est beaucoup moins facile à une femme qu’à un homme d’avoir, à cet âge, des rapports extra-conjugaux.
La persistance de tension sexuelle
Et pourtant, la persistance de tension sexuelle est confirmée par un pourcentage plus élevé de masturbations chez les femmes que chez les hommes de même âge, qu’elles soient ou non mariées, veuves ou divorcées.
Quant aux expériences extra-conjugaux, leur maximum, (28 %) se situe entre 40 et même 45 ans, et les pourcentage de 50-55 ans ne retombent pas à zéro, mais diminuent progressivement et, malgré des conditions particulièrement défavorables, se maintiennent à 60 ans à peu près au niveau des 20 ans.
Mais sur un plan strictement physiologique, comment évolue la sexualité féminine à la ménopause ?
Il est incontestable que l’involution génitale n’est pas favorable à la sexualité.
Les récents travaux de Master et Johnson, premières études expérimentales de la physiologie sexuelle, ont permis de définir les différentes entre femmes jeunes et femmes ménopausées.
L’involution de l’appareil génital, nous l’avons vu, est considérable mais extrêmement variables d’une femme à l’autre, même pour un âge donné.