Naturellement et malgré les avatars des ménopauses naturelles, la capacité de travail des femmes est à son maximum jusqu’à 55 ans et ne décroît ensuite que très lentement.
Ménopauses traitées
Dans les cas de ménopauses traitées, l’amélioration est telle que l’on peut considérer que la femme est à son maximum de capacité de 45 à 65 ans au moins et que ce maximum est, pour toutes les catégories de travailleuses, au-dessus du maximum de 25 ans.
C’est la première fois qu’il est possible d’avoir un recul suffisant pour en juger, au moins jusqu’à 65 ans. Les années à venir nous diront c e qu’il en est pour les tranches d’âges suivantes.
Mais d’ores et déjà, l’activité et la résistance des patientes traitées tardivement fait supposer que la courbe descendante sera considérablement ralentie chez celles qui auront été protégées dès avant le début des troubles psychiques, physiologiques,…
Ceci repose avec acuité un problème déjà ancien, celui du travail professionnel des femmes.
En France, un salarié sur trois est une femme.
La moitié d’entre elles sont mariées, et plus de deux millions de mères de famille travaillent de 90 à 100 heures et plus par semaine, pendant des périodes de 2 à 10 ans.
La fonction maternelle
L’intérêt général est dans une utilisation intelligente, et non destructrice, de cette masse d’énergie, dont l’économie ne peut se passer.
Et la fonction maternelle étant primordiale pour la société, il faut absolument trouver un moyen pour que les maternités ne faussent pas complètement le problème, mais en régentent les solutions.
La travailleuse est exclusivement jugée et définie sur la période de plus mauvais rendement professionnel, d’indisponibilité presque permanente et de surmenage constant et souvent inhumain.
Dans le cas de ménopause traitée
Elle est rejetée à partir de 35 ou 40 ans à l’époque où, pour la première fois de sa vie, elle devient physiquement et psychologiquement, matériellement disponible pour 25 ou 30 ans minimum, et, dans le cas de ménopause traitée, bien davantage.
Pourtant cette travailleuse-là mérite :
- qu’on la prépare : sur des bases solides et réalistes — une préparation technique qui permette un vrai métier, une vraie profession, même s’il ne doit pas y avoir exercice immédiat
- qu’on la respecte, autrement qu’en paroles. La fonction maternelle : mise au monde et maternage est une fonction sociale primordiale, la plus importante de toutes. C’est aussi une fonction à temps plein, surtout lorsqu’il y a 2 ou 3 enfants étagés, comme c’est presque toujours le cas. Comment peut-on exiger des femmes qu’elles l’assurent, à leurs seuls dépens, et que ce soit dans le même temps la seule période où on les accepte et on les juge comme travailleuses professionnelles ?
Comment les femmes acceptent-elles cet état de choses, et d’essayer de faire oublier, ou pardonner leur maternité, au lieu d’être, à cause d’elles, exigeantes ?
- qu’on l’attende, même s’il doit y avoir une période d’interruption ou de demi-interruption du travail pendant la période maternelle. On attend bien les hommes au service militaire. La fonction militaire est-elle plus nécessaire que la fonction maternelle dans une société ?
- qu’un certain nombre d’années par enfants compte comme années de travail, en allocations, avantages sociaux et points retraite
- que l’on mette tout à fait au point et qu’on généralise tous les systèmes de formation permanente ou de recyclage rendus possibles, par la disponibilité progressive des jeunes mères dont les enfants atteignent l’âge scolaire utile, nécessaire même par la durée de vie active au delà