L’apparition, chez quelques femmes, à partir de 55/60 ans d’un système pileux plus grossier, de traits plus durs, d’une voix qui devient plus grave et plus rauque, d’un comportement plus direct, brusque, assuré, autoritaire, bref, la disparition d’un certain moelleux féminin de traits, de formes et d’attitudes, ont souvent porté à définir la post-ménopause comme une déféminisation et même une sorte de virilisation.
Certes, des modifications physiques virilisantes se rencontrent parfois mais elles ne sont évidentes qu’en trop petit nombres pour en tirer des conclusions générales.
Sommaire
Les vraies modifications virilisantes sont rares.
Raucité de la voix, système pileux augmenté à la lèvre ou au menton ? Ils ne sont guère significatifs dans la grande majorité des cas.
La voix baisse avec l’âge, de toute façon, même avant la ménopause. L’augmentation du système pileux ne concerne guère que les lèvres et le menton, jamais les bras, les jambes qui sont au contraire plus glabres que ceux d’une jeune femme ou d’une adolescence.
La musculature, si sensible aux hormones mâles, n’est jamais améliorée.
Il est vraisemblable qu’il s’agit plutôt que d’une augmentation d’hormones mâles, d’un manque local d’hormones femelles circulantes.
Dans des sites, également sensibles aux hormones mâles ou femelles, comme les follicules pileux de la lèvres ou du menton, une augmentation androgénique n’est pas nécessaire. Pour que l’équilibre cellulaire local bascule il suffit d’un manque œstrogénique.
Les cas vraiment significatifs sont relativement rares. Ils ne dépassent jamais 12 à 15 % de l’ensemble des femmes ménopausées.
Les plus souvent concernées sont les porteuses de surrénales hyperactives, déjà nettement réparables avant la ménopause, et dont l’action tissulaire déjà vigoureuse devient prépondérante lorsque disparaît l’effet des hormones œstrogénique.
Les unes ont toujours en ce type de déséquilibre. Il s’accuse à la ménopause.
Les autres très rares, ont une richesse polyhormonale bien équilibrée : sécrétion ovarienne et surrénale également fortes et dans un juste rapport entre elles.
Ces femmes sont souvent dotées de chevelures extraordinaires, sourcils et cils denses, poils sexuels très fournis et tendance duveteuse caractéristique.
La rupture de cet équilibre à la ménopause laisse sous la dépendance de la seule sécrétion androgénique un système pileux important, déjà développé et vigoureux.
Plusieurs hypothèses ont été avancées.
Lorsqu’il n’y a plus de follicules en état de le faire, les cellules ovariennes restantes des gonadotrophines hyposhysaires.
Les unes comme les autres sont capables de fabriquer une sécrétion hormonale de compensation. Mais elles sont équipées aussi bien pour fabriquer des œstrogènes que des androgènes.
On pense qu’il est alors possible su’elles fabriquent :
- des œstrogènes dont les effets secondaires imparfaits ne sont pas tout à fait semblables à ceux de la sécrétion folliculaire
- ou, à leur place, des qualités plus ou moins importantes d’hormones mâles
Ainsi, seules quelques très rares femmes sont physiologiquement concernées, et la plupart de façon très superficielle.
Et les modifications en excès des dosages hormonaux à signification mâle sont très rares et tendent, au contraire, à s’abaisser progressivement dans le vieillissement.
Des changements de vie affective
C’est aussi par une tendance hormonale virilisante que l’on a tenté d’expliquer des changements de vie affective, une attitude plus assurée, autoritaire ou protectrice, et ces jalousie de ménopause dont l’apparition tardive et le caractère possessif et tyrannique détonnent sur la personnalité antérieure.
Or, première objection, ces grandes crises de jalousie délirante atteignent leur plus haut sommet dans la phase hyperémotive de la pré-ménopause, jamais après.
Deuxièmement, on ne peut considérer les comportements sexuels comme seulement instinctifs et naturels. Ils sont trop profondément remaniée par des facteurs psychologiques et l’extrême conditionnement des deux sexes depuis l’enfance.
Enfin, il semble bien que l’essentiel des modifications constatées ne demande rien aux hormones, mais tout simplement à l’évolution de la personnalité au cours de la vie.
Les hormones œstrogènes, en dehors d’effets génitaux directs, ont des rôles extra-génitaux d’une variété et d’une complexité considérables.
Leur influence, non seulement sur la physiologie, mais sur le comportement de la femme, est aussi grande que celle des hormones masculines sur le comportement mâle.
Mais ces influences, mâles ou femelles, sont beaucoup plus intenses dans l’extrême jeunesse.
Au fil des ans, l’action hormonale directe s’atténue tandis que les mœurs, les habitudes sociales, et la transformation intellectuelle et affective, la nuancent puis la dominent de plus en plus.
Avec l’âge, l’évolution de l’homme, comme celle de la femme, se fait vers une sorte de type neutre où la diminution des hormones sexuelles et de leurs conséquences métaboliques les plus intenses atténue sensiblement les caractères sexuels distinctifs.
Un homme et une femme très âgés sont étrangement similaires.
Mais, la femme ne se virilise pas plus que l’homme ne se féminise.