Les hémorragie d’origine thérapeutique occupent, dans les hémorragies de ménopause, une surprenante troisième place, soit : un cas sur dix.
Ces hémorragies ne surviennent pas n’importe quand, mais presque toujours, dans des conditions que l’on peut définir clairement et qui démontrent que ce n’est pas la fréquence croissante des traitements qui est en cause, mais des erreurs dans ces traitements.
Il faut en effet peu de choses. La muqueuse utérine est exceptionnellement hormono-dépendante. Or, toutes les hormones génitales, mâles ou femelles, sont, dans certaines conditions, capables d’un effet hémorragique.
Hémorragies thérapeutiques
- la prise d’œstrogènes seuls représente pour sa part la moitié des hémorragies thérapeutiques : dose trop élevée, mais surtout prise continue — même faible — et de longue durée. Dans les deux cas, l’effet prolifératif œstrogénique n’est plus périodiquement remanié par la progestérone, ni annulé par les règles. La muqueuse s’hyperplaise et saigne
- certaines association sont mal équilibres ou mal choisies :
- l’association œstrogènes + androgènes représente à elle seule le quart des cas restants. Les androgènes en effet potentialisent, plutôt qu’ils n’atténuent, l’effet prolifératif des œstrogènes
- les associations œstro-progestative sont les seules qui ne soient jamais en cause, sauf dans deux cas bien particuliers
- si elles sont commencées trop brutalement chez une femme âgée très atrophiée
- s’il n’y a vraiment pas assez de progestérone et vraiment trop de follicule
- les thérapeutiques retard ont une lourde responsabilité. Elles provoquent parfois après cessation brusque des hémorragies tardives et extrêmement violentes
Ces erreurs sont parfois médicales. Le recours à des méthodes ou des produits variés, parfois illogiques ou contradictoires, une méconnaissance ou une désinvolture vis-à-vis des hormones prolongent ainsi injustement la méfiance qu’on leur porte.
Mais presque toujours les intéressés elle-mêmes sont sérieusement impliquées ; erreurs, libertés ou interprétations abusives, tout ce qu’on peut imaginer de fantaisiste est souvent dépassé.
Des erreurs peuvent apparaître
Des erreurs très fréquentes, surtout au début, interviennent dans la prise du médicament. Toutes sont possibles, même les plus invraisemblables, et cela quelle que soit la précision des instructions données verbalement et par écrit, le niveau social ou culturel des patientes.
La fantaisie — et, pour certaines femmes, l’irresponsabilité — sont dans ce domaine sans limites :
- la méthode est modifiée
- certaines ne lisent, ne comprennent ou ne retiennent pas les choses les plus simples, ou stoppent par-ci, par-là le traitement en cours de cycle, oublient ou sautent délibérément quelques jours, ou bien encore inversent l’ordre des médicaments : progestérone d’abord, suivie des œstrogènes ! Et elles sont tout étonnées, voire scandalisées de l’apparition deux ou trois pas mois, et à contretemps, des règles primesautières et fantaisistes
- d’autres, plus déterminées gardent un seul des deux médicaments, parce qu’il semble mieux leur convenir… ; décident arbitrairement qu’un peu plus, ou un peu moins leur sera plus profitable ; ou, animées d’un sage esprit d’économie, prolongent indéfiniment la prise d’œstrogènes, seuls délivrés sans ordonnance
Il faut souvent des recoupements policiers, pour obtenir la description du mode d’emploi réel qui commence toujours par comme vous m’avez dit, pour finir… de la façon la plus imprévisible et renversante
- les doses sont modifiées aussi légèrement et en toute bonne foi, parce qu’on n’a pas bien lu pour commencer et qu’on oublie de relire pour continuer, parce qu’il y a confusion avec un autre médicament ou une ordonnance antérieure
Prises d’hormones
Il existe aussi de fréquents prises d’hormones, sous-estimées ou soupçonnée. Des produits d’usage externe sont employés à tort et à travers, pour la peau, les cheveux, les seins, dont on ignore l’action profonde.
Des médicaments sont utilisés sans savoir qu’ils sont hormonaux parce qu’on leur attribue des propriétés tout à fait différentes.
Beaucoup de patientes prennent par exemple un médicament à base d’œstrogènes, parce qu’on le leur avait donné pour la circulation.
Enfin de nombreux cosmétiques contiennent des doses variables d’hormones dont, aussi bien les commerçants que les patientes semblent ignorer totalement l’action générale et la complexité de cet effet.
Il est à souhaiter vivement qu’ils soient interdits en cosmétologie et sans prescription médicale.