Il faut prendre l’habitude de pratiquer en palper manuel, systématique, méthodique et consciencieux, aussitôt après les règles, car le sein est dégonfle, moins sensible. C’est le moment où une tumeur maligne, indépendante des variations menstruelles, se distinguera le mieux des tissus environnants.
Une investigation personnelle
Pour déceler un grain, une boule, une induration ou une condensation quelconque dans une glande mammaire, il faut palper le sein très minutieusement en profondeur.
Cet examen doit être pratiqué une première fois assise et penchée en avant. Il faut explorer chaque centimètre, quartier par quartier, en roulant doucement l’épaisseur entre les doigts.
Insister particulièrement sur le pourtour et la région rétro-aréolaire, éprouver la souplesse et la mobilité de l’insertion du mammelon, puis remonter le long du muscle pectoral jusqu’à la racine du bras.
Enfin, il faut explorer le creux de l’aisselle, à l’aide de la main opposée, à la recherche d’un ou plusieurs ganglions, bras levé, bras baissé, en fouillant bien derrière les muscles qui le limitent, à l’avant et à l’arrière.
Ensuite, couchée sur le dos, la main à plat doit éprouver l’homogénéité et la souplesse de la glande en l’aplatissant, région par région, contre la cage thoracique et en la faisant glisser un peu dans tous les sens
- la moindre petite masse, le moindre petit grain, une résistance, un épaississement, une adhérence doivent attirer l’attention
- le mammelon doit être libre du plan profond. Il y a des invaginations, des rétractions naturelles, connues depuis longtemps et non pathologiques. Mais une modification tardive exige une vérification médicale
- la peau ne doit tenir, coller, bomber ou creuser nulle part
Une fluxion, des rides, dépressions, un aspect de capiton et surtout une vraie peau d’orange doivent immédiatement alerter.
Il faut pouvoir la pincer légèrement en surface et la sentir libre et mobile : un point d’adhérence, même sans masse perceptible au-dessous, doit être signalé.
Mais attention, alerter ne veut pas dire affoler. D’abord parce qu’un cancer n’est pas une condamnation, nous ne le répéterons jamais assez, mais aussi parce que ces signes peuvent accompagner des phénomènes tout à fait bénins.
Alerter veut dire qu’il faut impérativement et dans les plus brefs délais, consulter un médecin, parce qu’un diagnostic précoce et précis demande un spécialiste, et même pour celui-ci, l’utilisation de moyens techniques complémentaires indispensables.
Personne donc ne vous reprochera jamais de déranger pour rien, bien au contraire, et il faut le faire, sans hésiter aussi souvent que cela vous paraît nécessaire.
Une investigations médicale
Il faut consulter un médecin systématiquement à intervalles périodiques. Une fois par an au moins. Pour un praticien entraîné, 70 % des dépistages avant extension et invasion ganglionnaire sont possibles à la simple palpation manuelle.
Cependant, une tumeur du sein vraiment très petite est difficilement décelable et même pour un médecin, se distingue mal d’une tumeur bénignes ou de simples condensations.
Certains cancers (cancer du sein, etc.) ne donnent presque pas de signes. Enfin, nous l’avons vu, toute cette partie clinique n’est évidente que vers la fin de l’évolution, après plusieurs années de constitution microscopique, silencieuse, donc, de toute façon, tardivement.
Or, la médecine s’est enrichie depuis quelques années de méthodes de diagnostic extraordinaires.