La femme âgée est constamment ménopausique. On est forcé de prendre acte des conséquence sur la pathologie de l’arrêt de fonction de reproduction.
Sclérose atrophique génitale
Étroitement assujettis à la réduction hormonale ; autre trouble de la ménopause, les tissus génitaux, hormono-dépendants, sont, sinon les plus précocement, du moins les plus directement concernés.
Le début de cette sclérose se situe approximativement entre 45-50 ans. Mais la limite d’extrême gravité est beaucoup plus variable. Parfois déjà constituée à 50 ans, il arrive qu’elle soit à peine ébauchée à 75 ans.
La diminution hormonale varie en effet considérablement dans sa rapidité, dans ses rythmes, pour une même femme suivant les moments… et plus encore d’une femme à l’autre.
La dépendance tissulaire est elle aussi variable… La réceptivité est un caractère propre à chaque tissu, indépendant du taux d’hormones circulants. Une femme pauvre-hormonale peut-être hyper-réceptive comme une femme riche-hormonale peut être hypo-réceptive.
Enfin, cette réceptivité dans un même organe varie facilement d’une zone à l’autre : par exemple à la surface muqueuse utérine, on peut trouver un foyer hyperplasié isolé dans un ensemble parfaitement atrophique.
Il est donc bien difficile d’établir des règles précises.
Cependant, tous les cas phénomènes sont reliés par un facteur commun, une tendance irréversible plus ou moins rapide, mais inéluctable, vers l’atrophie.
L’atrophie vulvaire
L’atrophie vulvaire, nous l’avons vu, concerne les zones péri-vulvaires : mont de Vénus, grandes lèvres, et la vulve elle-même. Ce n’est généralement que la continuation à l’extérieur de l’atrophie du vagin tout entier.
Des modifications involutoires profondes assèchent les sécrétions, ralentissent l’irrigation vasculaire et atrophient la couche muqueuse qui perd ses assises superficielles et sécrétoires jusqu’à se réduire à 2 ou 3 assises de cellules contre 20 à 26 avant la ménopause de la femme : l’épaisseur d’une feuille de papier.
Desséchée, cartonnée, amincie à l’extrême, cette muqueuse devient terriblement fragile, et saigne au moindre contact.
Extérieure, donc particulièrement exposée, la muqueuse vulvaire est un terrain de choix toutes sortes d’infections et de dermatoses surajoutées.
Le vagin
Le vagin, à l’état normal, est protégé des infections microbiennes par une acidité naturelle exceptionnelle. Cette acidité est due à la présence de bacilles de Döderlein, hôtes normaux et nécessaires qui transforment le sucre abondant des cellules superficielles en acide lactique.
Ils assurent ainsi un manteau acide qui est une défense naturelle anti-microbienne incomparable. Des souches microbiennes disposées sur une muqueuse vaginale saine sont éliminées en moins de 2 heures.
Mais à la ménopause, avec l’appauvrissement hormonal, la disparition des cellules superficielles et de leur sucre, les bacilles de Döderlien disparaissent, laissant sans défense une muqueuse atrophique, irrité au moindre frottement.
Et la surinfection est de règle. A l’examen systématique, plus de 79 % des femmes en sont atteintes à des degrés divers.
Des troubles urinaires
Des troubles urinaires sont fréquemment associées. En effet la paroi antérieure du vagin est au contact direct de la base de la vessie et de l’urètre.
Lorsque la paroi vaginale est trop amincie, les rapports déclenchent très facilement des irritations urinaires.
L’infection vaginale s’accompagne de cystites de voisinage fréquentes et répétées au point de parfois la masquer.
Il est frappant de voir comme le traitement hormonal supprime la plupart des cystites post-ménopausique sans qu’il soit nécessaire d’ajouter un traitement spécifique.