Lorsqu’on parle de la ménopause, le terme col et vagin introduisent une idée d’importance capitale. Ces deux termes méritent une idée d’analyse.
Col
Le col est un conduit étroit qui ouvre la base de l’utérus dans le vagin, où il se termine en saillie, comme un museau de poisson.
Il est composé de deux tapissées de muqueuses différentes :
L’endocol
- l’endocol, partie haute, la plus importante, très très sécrétrice, subit en moins prononcées les mêmes modifications que la muqueuses utérine dont elle a le même type histologie
L’exocol
- l’exocol est constitué comme le vagin et involue comme lui
Une zone de jonction
- une zone de jonction unit sans aucune transition la muqueuse dé l’endocol avec celle de l’exocol. Cette zone est très importante, car c’est le point de départ privilégié des lésions malignes du col. Or, parfois, à la ménopause, aspirée vers le haut par l’atropie utérine, elle cesse d’âtre visible à l’entrée du col. C’est un risque sérieux d’évolution silencieuse et de diagnostic trop tardif
Soumis, tout au long de la vie gynécologique, à de multiples traumatismes obstétricaux, à de multiples agressions infectieuses et aux séquelles d’électro-coagulations trop fréquentes, ou trop généreusement étendues.
Le col est parfois très cicatriciel, au point d’être fermé par une intense rétraction fibreuse et même par de véritables adhérences qui empêchent toute expression, et rendent impossibles biopsies et hystérographies de l’utérus et de ses annexes : trompes et ovaires.
Cette atrophie, l’ascension de la zone jonctionnelle, les traumatismes répétés que causent les investigations difficiles, ou les tentatives de réouverture du col, autant de dangers réels qui doivent déterminer :
- des précautions et des délicatesses gynécologiques et obstétricales beaucoup trop négligées dans la jeunesse génitale
- une hormonothérapie substitutive suffisamment précoce et prolongée à la ménopause
Il ne faut pas prendre des risques réels et graves par crainte de risques imaginaires.
Vagin
Le vagin relie l’utérus à la vulve.
Sur le plan anatomique, il a des rapports très étroites, au contact direct : à l’avant avec vessie, à l’arrière avec le rectum, qui expliquent bien des perturbations de voisinages.
Sa longueur vraie énormément, autour de 8 cm. Son diamètre ne peut être défini que de la façon la plus approximative, car c’est une cavité virtuelle dont les parois s’accolent au repos.
Il est enveloppé d’une tunique musculaire.
Tunique musculaire
Sa longueur, comme sa tonicité, dépendent de nombreux facteurs : l’âge, les détails de la vie gynécologique et sexuelle, mais aussi le tonus musculaire de base, et l’élasticité musculaire de base, qui sont des caractéristiques congénitales variables d’un sujet à l’autre et non modifiables.
Elles dépendent enfin étroitement du développement musculaire actif.
Cependant, organe du coït et voie naturelle de l’accouchement, il est, à l’eau normal, extraordinairement extensif.
Sa fonction explique une constitution histologique et une physiologie hormono-dépendante parallèles à celles de l’utérus.
La sensibilité de cette hormono-dépendance, la facilité de son accès, en font un moyen remarquable, facile et précis de contrôle hormonal et tissulaire.
La muqueuse
La muqueuse utérine qui recouvre les parois de la cavité est particulièrement riche. Quoique à un degré moindre que l’utérus, elle est soumise à des proliférations cycliques de même type, rythmées de même façon et par les mêmes causes.
Dans la jeunesse, cette muqueuses est constituée d’une très mince couche de cellules basales profondes à gros noyaux, puis d’une couche intermédiaire épaisse de 10 à 12 assises de cellules sécrétrices, et enfin de 5 à 6 assises superficielles, soit environ 16 à 20 assises superposées.
Il est très important de comprendre cette disposition, car c’est à ce niveau que vont se produire, à la ménopause, des involutions progressives chez les femmes qui réduisent le nombre des assises, la qualité des cellules, font disparaître petit à petit la couche superficielle, puis la couche intermédiaire sécrétrice, jusqu’à l’atrophie profonde où la paroi vaginale est réduite à 2 ou 3 assises de cellules basales.
De la superficie vers la profondeur, ces cellules changent nettement de caractères. Certains très évidents permettent d’obtenir des renseignements histologiques considérables.
Il suffit de prélever des mucosités vaginales, produit de l’exfoliation muqueuse, les étaler sur une lame, et après les avoir colorées, de les observer au microscope : ou a un frottis vaginale.
- les noyaux cellulaires très gros dans les couches profondes deviennent de plus en plus minuscules dans les cellules superficielles
- la sensibilité aux colorants cellulaires s’inverse et passe du bleu basique des cellules profondes au rouge acide des cellules superficielles
suivant les périodes de prolifération ou d’exfoliation, le rapport entre ces deux types de cellules vraie tout au long du cycle et permet d’évaluer avec une assez grande précision l’état de prolifération, l’époque du cycle, le niveau et l’équilibre de la stimulation hormonale.
La disparition progressive de la couche superficielle et l’apparition progressive de cellules profondes normalement invisibles, signalent le début de l’atrophie involutoire de ménopause.
Mais parfois, on peut, comme pour l’utérus et pour les mêmes raisons, être induit en erreur par la conservation ou même l’exagération de l’effet prolifératif.
Parfois, au contraire, incompréhensiblement, un frottis atrophie accompagne une hémorragie violente sans causes apparentes. Dans les deux cas, les dosages en donnant les taux réels d’œstrogène et de progestérone permettent d’orienter le diagnostic.