Il semble régner, à propos de cette notion de virilisation du comportement féminin, une certaine confusion, où l’on ne tient pas suffisamment compte de l’évolution personnelle et du contexte sexuel, familial et social de la femme à cet âge.
Les femmes changent, peu à peu, comme les hommes, simplement parce que, avec 20 ans de plus, elles ont acquis une assurance, une aisance, une maturité nouvelle.
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Transformation : lente, tardive
Mais cette transformation est plus lente, plus tardive, parce que pour parvenir à cette maturité assurée, tandis que l’homme vient d’une jeunesse agressive et dominante qui l’y prépare, la femme, fortement conditionnée en sens inverse, a un bien plus grand chemin à parcourir, et beaucoup de barrières à franchir.
La transformation est donc forcément plus frappante chez elle et beaucoup plus tardive.
Par rapport à son mari et par rapport à ses enfants (dont la période de rejet parental joue un rôle considérable sur la prise de conscience par la mère de son individualité profonde), même vis-à-vis de son environnement professionnel ou social, la femme après 45 ans, commence, souvent à son corps défendant et poussée par la force des choses, à exister e tant que personne autonome.
Les voies de cette transformation
Les voies de cette transformation sont multiples :
- l’ennui, l’abandon, ou tout simplement un désintéressement progressif effacent peu à peu le mythe de complémentarité totale du couple
- parfois, au sortit de l’astreinte des devoirs maternels et conjugaux, des velléités d’indépendance, dans les petites comme dans les grandes sujétions, ou une sensation d’imposture avec tendance à se libérer plus ou moins agressivement
- enfin, tout simplement, dans une vie équilibrée et épanouie inconsciemment et sans remise en cause de sa personnalité ou de la condition passée, une assurance, un jugement, une compétence progressive, bref une autorité croissante. Virilisation ? Mais les hommes suivent bien une progressive semblable appelée plus simplement maturité, et , justement inverse de leur involution hormonale !… Ne seraient-ils virils qu’à 50 ans ?
Mais il y a encore autre chose et qui a beaucoup d’importance.
N’ayant plus le pouvoir — ou le désir — de plaire, la femme abandonne parfois, sans même s’en rendre compte, un comportement de douceur fragile ou de soumission qui n’attendrissent, plus, et se laisse aller confortablement, sans y mettre trop de manières, à l’assurance et à l’autorité acquises au fil des ans.
Cette notion de « rien à perdre » est très souvent négligée dans les modifications tardives de la personnalité et, surtout, du comportement.
Le comportement féminin, conditionné depuis l’enfance à plaire ou ne pas déplaire devient, faute d’objet et de motivation, de moins en moins nuancé ( à quelques automatismes près), lorsque la séduction sexuelle n’est plus en jeu, ou que d’autres valent prennent le pas sur elles.
Indépendance à la femme mûre
Ce phénomène général semble communément admis et, pratiquement, officialisé. Tout un contexte social, archaïque, dans toutes les civilisations, accorde à la femme mûre une indépendance et une autorité, mal tolérées chez la jeune partenaire sexuelle.
Ainsi se dessine à partir de multiples facteurs dont la plupart ne sont pas hormonaux une évolution naturelle vers un comportement social de type neutre, dont l’étiquette de virilisation relève beaucoup plus d’un déconditionnement de manières, que de modifications hormonales et modifications ou troubles physiologiques.
Il est d’ailleurs intéressant de noter que les femmes qui semblent subir une certaine virilisation morphologique correspondante.
Alors que cette évolution lorsqu’elle se produit est déjà nettement perceptible avant le début de la ménopause, dont avant toute possibilité de virilisation hormonale.
Elle est rarissime après castration chez des femmes jeunes, et au contraire très fréquente chez des femmes ménopausées, bien hormonées, sans signe de déféminisation, et encore de virilisation.