Les lésions du col sont rarement fonctionnelles. A peu près également bénignes ou malignes.
Les lésions bénignes
Les lésions bénignes sont le plus souvent le fait de :
- polypes, du col ou de l’isthme utérin
Ils donnent des hémorragies, légères irrégulières, et il faut toujours y penser devant des hémorragies menstruelles ou intermenstruelles, inexplicables au début d’un traitement équilibré
- cervicites, inflammations du col, peu hémorragisantes et qui colorent seulement des pertes blanches anciennes
- pessaires souvent causes d’érosions ou d’ulcérations qui font saigner
- enfin chez une femme âgée, ou castrée depuis très longtemps, l’atrophie vaginale profonde qui peut saigner au moindre contact
Le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est le plus fréquent des cancers génitaux de la femme.
Il débute au niveau de la surface de la muqueuse, et presque toujours à la jonction, entre la muqueuse utérine de l’endocol et la muqueuse vaginale de l’exocol.
Lui aussi provoque des petites pertes hémorragiques, mais elles ont une caractéristique très significative : elles sont souvent provoquées, à l’occasion de toilette ou de rapports sexuels, et c’est un signe très important, qui doit alerter sans détails.
Les frottis sont un renseignement précieux d’abord parce qu’ils peuvent être faits à l’endroit précis, ensuite parce qu’une tumeur épithéliale desquame beaucoup et donne un matériel histologique important. Le frottis sera donc beaucoup plus éloquent qu’un frottis de l’utérus. La biopsie est pour les mêmes raisons, précise et aisément praticable.
Réussie suffisamment tôt, alors que les cellules anormales sont encore uniquement superficielles, l’intervention peut être d’autant plus limitée que la surveillance ultérieure est facile. Plus tard, suivant le degré d’extension, l’intervention chirurgicale sera plus importante, assortie de tous les moyens modernes de la radiologie.
Il y a :
- 100 % de guérison, avec le plus souvent une intervention strictement locale, lorsqu’on intervient au premier stade
- 80 % lorsque la tumeur a gagné des tissus sous-jacents, mais reste strictement limitée au col
- mais seulement 30 à 40 % de guérisons lorsqu’il s’étend à l’extérieur, mais sans atteindre les organes voisins
Je crois que ces notions doivent être connues, pour que chaque femme comprenne son degré de responsabilité, et les possibilités qu’elle a en main pour sa sauvegarde et sa préservation.
Le col est aisément visible et accessible. Le dépistage est donc particulièrement facile à réaliser. Or il est tout à fait essentiel.
Chances de guérison
Un cancer du col à l’extrême début a 100 % de chances de guérison pour une intervention minime, alors que tardivement le voisinage étroit avec d’importantes chaînes ganglionnaires et des organes aussi essentiels que la vessie et le rectum représente un danger, rapidement mortel si l’on n’intervient pas.
Le cancer du col bénéficie d’un autre avantage. Plus précoce que le cancer de l’utérus, très peu hormono-dépendant, il semble bien par contre qu’il soit très franchement favorisé par des facteurs que l’on retrouve presque toujours avec lui et qui, tous comportent une altération, un remaniement du col :
- des traces de traumatismes
- des lésions variées
- des remaniements tissulaires anormaux, d’origine hormonale
Enfin, il semble exister un rapport certain avec la présence d’un virus herpétique dont l’action se retrouve dans la fréquence de cancer du pénis chez l’homme.
Toutes ces notions permettent d’envisager une véritable possibilité de prévention tout au long de la vie, et, qui sait, peut être, un jour, de vaccination.
Mais déjà, à l’heure actuelle on ne devrait plus mourir de cancer du col.
Bien que peu hormono-dépendant son taux de fréquence diminue fortement chez les femmes traitées… et, examinées régulièrement, montrant l’efficacité d’un dépistage systématique, trop souvent, bien trop souvent, ignorée ou négligée.