L’irritabilité, franche, ou plus ou moins contenue, est souvent décrite comme la conséquence des autres troubles de la ménopause, des malaises organiques et du contexte symbolique et social.
Apparition précoce de l’irritabilité
Mais pourtant son apparition précoce parmi les tous premiers symptômes dément cette opinion et signe une origine directement centrale.
Elle apparaît dans la pré-ménopause, parfois avant le moindre trouble, en petits éclats isolés qui, au début déconcertent la femme elle-même.
Ce n’est que peu à peu que se soulèvent de grandes vagues d’agacement, des bouffées de rage, un état presque constant de réaction véhémente et intolérante.
L’irritabilité domine nettement en pré-ménopause et semble très fortement liée aux cas de cycles très irrégulières.
Ce caractère, ajouté au fait déconcertant qu’elle apparaît avec autant de virulence chez les femmes jusque-là totalement calmes et pacifiques, laisse supposer l’interaction de plusieurs phénomènes.
Mais, le désordre supérieur semble toujours en cause : les trois époques de la vie où une femme sort de ses gongs pour un rien sont significativement :
- la puberté
- la grossesse
- la ménopause
Et l’irritabilité climatérique évoque de façon étonnante par ses variations, plus dépendantes d’une sorte de vulnérabilité et de souffrance intérieure que du contexte extérieur, les grandes vagues d’intolérance, de susceptibles ou de tristesse de la puberté.
Crises de colère
Simplement elle revêt des nuances différentes. L’adolescente sombre dans des crises de désespoir. Personne ne la comprend, personne ne l’aime…
Avec l’indépendance, l’autorité ou une certaine saturation, la femme, à la ménopause, devient d’humeur difficile, acariâtre, impatiente, emportée, sujette à de grandes crises de colère, où les nuances d’intolérance et de revendication dominent et donnent un caractère très particulier.
Mais, pour une fois, il semble bien que, incontestablement responsable, la perturbation physiologique n’explique pas tout.
Que cette irritabilité soit suscitée, puis augmentée par l’émotivité, c’est évident. Le rôle des insomnies ou de la fatigue est également certain. La dépression en aggravant le pessimisme ou la sensation d’agression, peut jouer également un rôle.
Mais, cela ne suffit pas à expliquer la progression et les nuances de ces manifestations. En fait, il semble qu’après une période de pure réaction émotive, apparaisse un état d’intolérance croissante à de multiples sujets.
Les malaises
Au début, le fait de ne plus sentir tout à fait soi-même, d’échapper à son propre contrôle. Ensuite les malaises dont la constance et la gratuité augmentent l’exaspération à la moindre contrariété.
Très vite, il semble que ces sentiments, associés au concept même de ménopause, fusionnent dans une notion confuse et constante de :
- danger
- d’insécurité
- de fragilité
- d’injustice
Puis, des réactions de peur, ou d’agressivité défensive. Plus les malaises, la fatigue et l’impression de dégradation physique s’accentuent, plus la femme à l’impression qu’on lui a joué un mauvais tour, qu’elle est dépouillée, détruite, frustrée, trahie par quelque chose d’extérieur à elle et qu’elle ne peut combattre.
De là, une exaspération croissante devant des contrariétés les plus minimes, le rejet violent et véhément de situations pénibles, mais non dramatiques, ou, jusque-là, tolérées :
- l’ampleur
- la véhémence
- le côté revendicateur de l’extériorisation
Cet état peut créer des problèmes sérieux dans le milieu professionnel, puis familial et quotidien, et prendre dans certains cas des nuances franchement hystériques.
Dominante : la lassitude écrase les manifestations d’émotivités ou d’angoisse. Plus légère : elle les exaspère souvent d’un motif supplémentaire. Cyclique : elle accuse encore les variations de l’humeur.
Elle prend surtout la forme d’un désintérêt vis-à-vis de choses différentes ou nouvelles. Il n’y a pas déplacement de l’intérêt, mais désintérêt général.
Un accablement physique et moral, la sensation écrasante d’être fatiguée d’avance, rendent toute action, toute réflexion pénibles dont l’idée seule paralyse.
Traduise par la nécessité d’efforts considérables pour réaliser des choses autrefois quotidiennes et faciles, des velléités vite découragées, une apathie ou une impuissance totale, quel que soit le degré de cette lassitude, elle est symbolisée par une perte du goût de vivre, sans cause apparente, mais assez profonde pour provoquer des états amorphes, abouliques et parfois nihilistes.
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