L’atteinte climatérique de la vision dépend d’une telle complexité de facteurs trophiques, métaboliques, vasculaires ou pathologiques, que les plus extrêmes différences, du meilleur au pire, peuvent se rencontrer au même âge.
Troubles de vascularisation
Mais les troubles de vascularisation mènent la ronde, et c’est souvent à travers eux que différentes pathologies exercent leur action désastreuse.
- la ménopause a une action débilitante sur le tissus musculaire. Or, il faut peu de choses pour dérégler un système aussi fin et aussi précis que la mise au point binoculaire
- l’accommodation est faite par le cristallin Il s’agit d’un système un peu paradoxal. Laissé à lui-même et aussi longtemps qu’il garde son élasticité naturelle, le cristallin a tendance à bomber spontanément
Ce qui ne permet que la vision de près. Pour accommoder à distance, il faut une lentille plus plane : elle est obtenue par le muscle ciliaire dont les fibres disposées en rayons autour du cristallin en se contractant l’étirent et l’aplatissent.
Pour la vision rapprochée, le muscle se détend et laisse le cristallin reprendre son bombé naturel.
Ainsi, en dehors de toute sclérose, un affaiblissement musculaire peut être responsable d’une accommodation défectueuse.
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- la convergence est assurée par les six muscles oculo-moteurs qui, en se contractant indépendamment les uns des autres, mobilisent les deux yeux de façon que, pour réaliser une vision parfaite, les deux regards convergent, comme deux projecteurs, très exactement et en même temps sur le point à regarder
Même dans la jeunesse, la perfection est assez rare, mais souvent assez bien compensée.
L’affaiblissement musculaire
En dehors de toute sclérose, un affaiblissement musculaire peut être responsable d’une accommodation ou d’une convergence défectueuse.
Plusieurs particularités semblent bien matérialiser, dans cet affaiblissement de l’acuité visuelle en pré-ménopause, la part, souvent prépondérante d’un affaiblissement musculaire général.
La difficulté d’accommodation climatérique reste assez longtemps caractérisée par une extrême labilité, peu évocatrice d’une rigidité cristallinienne pais par contre tout à fait typique de l’atonie musculaire.
De même qu’un muscle atone se contracte de façon insuffisante et inégale, en ondulations faiblement spasmodiques, l’atonie occulo-motrice climatérique se traduit toujours par un retard de réponse, une contraction qui devient discontinue, spasmodique, tandis que accommodation et convergence deviennent approximatives, instables, flottantes.
Par exemple, le regard ne peut joindre deux points éloignés en ligne droite avec arrivée précise ; il effectue en parcours ondulatoire, dans la direction approximative de l’objet, et sans convergence nette à l’arrivée.
Il faut plusieurs tentatives erratiques pour se fixer fermement sur le point choisi et souvent il n’y parvient pas.
Les muscles qui travaillent le moins sont les premiers touchés. Les visions marginales latérales et supérieures, rarement utilisées, s’altèrent les premières et leurs limites extrêmes se réduisent notablement.
L’un ou l’autre de ces troubles physiologiques ajouté à la lenteur et l’imperfection progressive de l’accommodation, concourent à perturber la vision, les facultés d’attention, d’observation, d’analyse et de mémoire qui l’accompagnent.